L'éolien est l'une des 5 sources d'énergies renouvelables (SER) qui, toutes, sont des sources à
tendances saisonnières
: le soleil en été, le vent en automne, l'eau en hiver, les végétaux au printemps.
Seule la géothermie est utilisable de manière raisonnable durant toute l'année
(correspond en Orient à la 5e saison).
Toutes les énergies renouvelables sont gratuites. Bien que difficiles à exploiter, elles
sont sensiblement plus respectueuses de la nature lorsque les installations
(productrices
ET consommatrices) sont bien dimensionnées et bien conçues,
elles épargnent alors l'énergie de la terre (l'énergie fossile, de cycle lent).
Les énergies "vertes" n'ont pas que des avantages : toutes produisent des nuisances,
le bruit pour l'éolien, l'odeur pour la biométhanisation,
le gaspillage de composants rares pour le photovoltaïque, etc ...
Toutes les activités de l'homme causent toujours plus de désordre et de chaos dans la nature, en suivant
la loi naturelle de l'entropie. C'est pourquoi, la sagesse nous recommande de
revoir nos modes de vie afin de respecter au mieux cette nature qui nous fait vivre,
en lui sucant moins son énergie vitale.
Selon nous, les sources d'énergie renouvelables sont devenues aujourd'hui les seules
sources utilisables, et elles devront remplacer à très
court terme les sources d'énergie fossile et nucléaire.
Cette mesure devra s'accompagner d'une réduction des consommations électriques de plus de 80%.
Nuisances et critères éco-énergétiques
La sagesse recommande de dimensionner chaque parc éolien en tenant compte des nuisances
(bruit, respect du paysage, préservation des animaux) et des quelques critères
éco-énergétiques bien connus.
1 - Les nuisances
-
Le bruit :
l'éolienne émet un double bruit de fonctionnement caractéristique. Il existe un premier
bruit aérodynamique impulsionnel (1,5 Hz) de basses fréquences (< 2 kHz) dû au passage des pales devant le
fut. A chaque passage, la pale émet un "WAF". Ce bruit est superposé à un
deuxième bruit mécanique composé de raies sonores basses
fréquences (< 2 KHz) dû aux engrenages et aux poles magnétiques des machines.
Une éolienne génère à elle seule un bruit mécanique d'un niveau global
approximatif de 120 dB au niveau de la nacelle (de 100 Hz à 15 kHz), et de 90 dB (pour la fréquence de 125 Hz) à 100 m de distance.
Le bruit global d'une éolienne a un niveau de 40 dB.A à 350 m (ce qui est peu gênant), mais
deux éoliennes très voisines produisent ensemble 40 + 3 dB.A. Et par extension, un parc de 10 puissants
aérogénérateurs de 150 m de haut regroupés produisent
raisemblablement une nuisance sonore comprise entre 60 et 67 dB.A (40 + 3 x 9).
Une étude a montré que l'atténuation de ce bruit en fonction de la distance devient approximativement:
- 7,5 dB par 100 m de distance pour la fréquence de 8 kHz à 20°C et 60 % Hr (humidité);
- 1,2 dB par 100 m de distance pour la fréquence de 2 kHz à 20°C et 60 % Hr ;
Ce qui signifie que les ondes de basses fréquences se propagent beaucoup plus loin et gènent davantage.
L'atténuation en fonction de la distance devient plus faible encore lorsque le temps est très humide :
- 0,1 dB par 100 m de distance pour la fréquence de 0,5 kHz à 100 % Hr (humidité).
lire : "Effets de l'éolien industriel sur la santé des hommes" par
Marjolaine Villey-Migraine - Université de Paris.
C'est le bruit nocturne qui sera dommageable pour la santé.
Pour réduire le bruit d'une éolienne, le principe est de diminuer la vitesse angulaire des pales en
augmentant soit le nombre de poles magnétiques, soit en augmentant le nombre de pales (4 au lieu de 3).
- La préservation des animaux
: des recherches doivent encore être développées pour
traiter correctement ce problème. Le danger est probablement écarté, d'une part par le bruit mécanique avertisseur de risque,
et d'autre part, par la dispersion volontaire des éoliennes qui évite de créer une longue barrière contrariant
le passage et la libre circulation des oiseaux.
- Le respect du paysage
: les mers, les sites et zonings industriels, et les propriétés isolées
semblent moins touchés par l'aspect environnemental. Par contre, les réserves naturelles, les zones agricoles, les zones forestières
et le milieu urbain y sont très sensibles.
2 - Les critères éco-énergétiques.
- La production locale
: le parc éolien idéal satisfait uniquement aux besoins énergétiques
locaux. Dans ce but, la puissance électrique à produire est à estimer pour un avenir proche
(année A + 10) en tenant compte d'une politique nouvelle et ferme de
décroissance générale
: démographie,
consommations, spéculations financières, spéculations commerciales, activités, aménagements, etc.
lire "Critique de l'existence capitaliste" du Prof. Christian Arnsperger de l'UCL
- La décentralisation
: les éoliennes doivent être espacées entre elles, ou peu
regroupées, afin de réduire les 3 nuisances, et notamment celle du bruit basses fréquences (de 100 Hz à 4 kHz).
Rappel : une éolienne génère à elle seule un niveau de bruit de 40 dB.A à 350 m (peu gênant),
Un parc de 10 puissants aérogénérateurs de 150 m de haut regroupés produisent quant à eux
un niveau sonore de 60 - 67 dB.A.
C'est le bruit nocturne qui sera dommageable pour la santé.
D'où l'intérêt de proposer une norme crédible pour limiter le niveau de puissance d'un parc
éolien dans les zones habitées de Wallonie :
- 3 ou 4 gros aérogénérateurs maximum par parc éolien,
- 2500 mètres d'écartement des parcs éoliens par rapport aux zones d'habitations
Les petits parcs éoliens et les éoliennes isolées de moyennes puissances permettent de mieux
gérer les nuisances par une plus grande dispersion de leurs implantations.
- L'autonomie énergétique locale
: le monde de demain sera, sans nul doute, un monde plus responsable, et donc plus autonome.
Idéalement, les éoliennes d'aujourd'hui doivent déjà appartenir à la collectivité
locale (communes, coopératives locales, entreprises locales des zonings industriels, et particuliers isolés).
Les aérogénérateurs de petites et moyennes puissances offrent cette ouverture vers plus d'autonomie énergétique
de la part des entreprises locales, des coopératives locales, des communes et régions ...
- La puissance installée
: il existe une plage de puissance optimale pour un parc d'éoliennes qui se
situe probablement entre 500 kW et quelques MWatts.
D'une part, l'implantation des petites éoliennes (< 1 MW) concourt à une plus grande responsabilisation des acteurs
locaux et améliore le niveau d'autonomie énergétique, même
si elle a besoin de plus d'énergie grise et nuit au respect du paysage.
D'autre part, la concentration d'éoliennes de grandes puissances (de réseau) a de nombreux inconvénients :
- elle est vecteur de bruit nocturne pathogène, quand certaines conditions atmosphériques sont présentes,
- elle détruit la valeur patrimoniale des sites architecturaux, des sites naturels et des habitations riveraines
(la dévaluation immobilière est estimée à - 30 %),
- elle encourage la spéculation financière par les gros promoteurs.
3 - Constats actuels
- le projet éolien au moyen d'éoliennes de réseau (2MW et plus) est très souvent
surdimensionné par les puissants promoteurs dans certaines régions de Wallonie ;
- le projet éolien au moyen d'éoliennes d'entreprises, de coopératives, de communes (100 kW à 2 MW)
est inexistant dans les zonings industriels et non encouragé
- le projet éolien au moyen d'éoliennes domestiques (de 5 à 100 kW) est très peu
développé.
Idéalement, chaque ville devrait être desservie à parts égales par des éoliennes
de réseau, de coopératives, de communes, de particuliers et d'entreprise (dans les zones industrielles).
Deux questions se posent :
1) La société va-t-elle profiter des changements de climat pour réusssir
sa propre transformation dans un nouveau mode de fonctionnement ?
2) Est-il encore temps de corriger les récents dérapages dénoncés dans
les présents constats ?